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Egypte : liberté de la presse toujours derrière les barreaux

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Au moins 17 journalistes sont toujours en prison en Egypte pour avoir fait leur travail, 16 Egyptiens et un étranger. Certains sont en détention provisoire depuis cet été, c’est-à-dire depuis plus de neuf mois, tous sont accusés de faits qui sont liés à la nouvelle définition du terrorisme selon l’Etat égyptien, les peines peuvent donc être très lourdes. « Les autorités utilisent des prétextes fallacieux pour les maintenir en détention », d’après le Comité de protection des journalistes. « Sont systématiquement visés les médias et les professionnels de l’information affiliés aux Frères musulmans, ou considérés comme proches de la confrérie, frappée d’interdiction comme c’était le cas avant le soulèvement de 2011. Le Comité de Protection des Journalistes (CPJ) a ainsi recensé plus de 65 cas de journalistes interpellés, arrêtés ou détenu depuis la destitution de Mohamed Morsi le 3 juillet 2014. »

- Trois journalistes du réseau d’information Rassd (facebook, twitter, youtube) actuellement proche des Frères musulmans ont été arrêtés, un en juillet, Mahmoud Abdel Nabi, accusé de possession d’armes et incitation à la violence, deux en août, Samhi Mustafa et Abdullah alFakharny, accusés de diffuser de fausses informations. Amro Al-Qazzaz et Islam Al-Homsi, également de Rassd, sont poursuivis devant un tribunal militaire depuis le 24 février dernier pour avoir “divulgué des informations confidentielles” et “insulté le Maréchal Sissi”.

- Deux journalistes ont été arrêtés pendant la dispersion du sit-in de Rabaa le 14 août, l’un freelance, Mahmoud Abou Zeid, l’autre travaillant pour Al Jazeera, accusé pour le premier de meurtre et tentative de meurtre etc., et le second, Abdullah Al SHamy, qui est toujours en grève de la faim, d’avoir été en possession d’armes.

- Un de la chaîne de télé islamiste Amgad, Mohamed al-Adly, arrêté en même temps que les deux journalistes de Rassd fin août 2013, accusé comme eux de troubler l’ordre public.

- Deux d’un site internet proche des Frères, Yaqeen, ont été arrêtés en décembre, Ahmed Gamal et Said Shehata, accusés d’avoir insulté un officier de police et participé à une manifestation illégale ( à l’université d’Al Azhar, alors qu’ils couvraient cette manifestation).

- Un photographe du journal Al Chaab al Gedid, également opposé au régime, a été arrêté en décembre et condamné en mars (verdict confirmé en appel) à trois ans de prison, pour avoir participé à une manifestation non autorisée et être en possession d’un appareil photo (d’après la presse égyptienne).

- Trois du site d’information portant le même nom que le parti des Frères musulmans (bannis), Liberté et Justice. Samah Ibrahim a été arrêtée alors qu’elle couvrait une manifestation Frère en janvier, apparemment pour trouble à l’ordre public : elle a écopé de six mois de prison assortis d’une amende de 50000 livres égyptiennes (5300 euros). Deux journalistes ont été arrêtés chez eux en avril, Ahmed Al Ajos et Abdel Rahman Shaheen, accusés d’avoir participé à des manifestations violentes.

- Trois journalistes travaillant pour Al Jazeera, arrêtés fin décembre, accusés de chercher à donner une mauvaise image du pays par leurs reportages, d’aider les Frères. Ce sont un Egyptien, Baher Mohamed, un Australien, Peter Greste, un Egypto-Canadien, Mohamed Fadel Fahmy.

- Deux journalistes ont été arrêtés le 25 janvier, Karim Shalaby et Ahmed Fouad, alors qu’ils couvraient les manifestations. Ils sont accusés d’y avoir pris part. Hussein Hassan Sobhy a été arrêté en février, lors d’une autre manifestation: il est également accusé d’y avoir pris part.

Reporters sans frontières appelle à la libération de ces journalistes et critique également le climat de censure et de propagande.

« L’annonce – le 2 juin 2014 – par l’humoriste Bassem Youssef de l’arrêt de son célèbre programme El-Bernameg suite à d’importantes pressions est source d’inquiétude à nos yeux, tout comme l’interdiction imposée à Nader Al-Fergany de continuer à écrire dans les colonnes d’Al-Ahram suite à une série d’articles jugés critiques à l’égard du président Al-Sissi. D’autres incidents survenus le jour de l’élection présidentielle démontrent le manque de neutralité et d’indépendance de certains journalistes. En effet certain s’en sont violemment pris aux abstentionnistes en les accusant d’être des “traîtres” à la nation. »

Par ailleurs six journalistes ont été tués alors qu’ils couvraient les événements depuis la destitution de Mohamed Morsi l’été dernier.


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