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15 morts dans une attaque à la bombe

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Une attaque à la bombe a fait quinze morts et une centaine de blessés mardi matin à l’aube
dans la ville de Mansoura, à une centaine de kilomètres au nord du Caire. L’attaque visait le quartier-général départemental de la police égyptienne, et la plupart des morts sont des policiers, mais des victimes civilse sont aussi à déplorer.

Depuis que l’ex-président Mohamed Morsi issu des Frères musulmans a été déchu de ses fonctions le 3 juillet par l’armée (représentée par le ministre de la défense Abdel Fattah el-Sissi qui pourrait lui-même avoir des ambitions présidentielles), accédant aux requêtes de millions de manifestants anti-Morsi, les attentats contre la police et les symboles de l’Etat se sont multipliés.

Police

La police est rentrée en grâce cet été, ayant pour la première fois participé à des manifestations anti-gouvernement aux côtés de la population, lorsqu’il s’agissait de demander le départ de Morsi.
Mais depuis 2011, elle n’était guère en odeur de sainteté auprès de la population égyptienne. Elle avait mis plusieurs mois à revenir dans les rues après son retrait le 28 janvier 2011 au soir, par crainte d’être attaquée par les citoyens.
Les manifestations ont souvent tourné en Egypte à l’affrontement violent avec les forces de police.
La police et ses différentes branches sont souvent haïes pour leur réputation de corruption, d’incompétence, de pratique extensive de la torture et de gâchette facile.

Le 14 août, le jour où les sit-ins pro-légitimité du président déchu, ou pro-islamistes, ont été dispersés violemment, avec environ un millier de morts dans tout le pays, les bâtiments symboles de l’Etat ont été attaqués par les sympathisants anti-coup et notamment les commissariats de police – même si les bureaux des gouverneurs et dans certains endroits les églises ont aussi été attaquées.

Terrorisme

A Mansoura, le souffle de l’explosion de ce mardi matin a fait s’effondrer deux bâtiments voisins et fortement endommagé plusieurs autres, ainsi que des commerces et des voitures.
Aucun groupe n’a encore revendiqué l’attentat.
Les autorités ont indiqué leur détermination à combattre le terrorisme, et fait savoir qu’aucune menace ne les ferait dévier de la feuille de route qui prévoit la tenue d’un référendum sur la Constitution à la mi-janvier. Les Frères musulmans e tle groupe salafiste de la Gama islamiya ont appelé à le boycotter –des activistes sécularistes anti-armée appellent aussi au boycott.
En septembre, le Ministre de l’Intérieur a échappé de justesse à un attentat à la bombe. Dans la péninsule du Sinaï, plus d’une centaine de policiers et de soldats ont trouvé la mort dans des affrontements ou des attentats dont sont responsables, selon les autorités, des jihadistes aidés par le Hamas et soutenant les Frères musulmans. Des groupes jihadistes revendiquent en effet ces attaques, comme Ansar Bayt al Maqdis, les supporters de Jérusalem.
L’attaque de ce mardi à Mansoura est l’attaque la plus importante en-dehors de la péninsule.

Responsables

Le ministre de l’Intérieur a estimé devant les medias égyptiens que l’attaque était une revanche contre la dispersion des sit-ins et les victimes d’août parmi les partisans des Frères musulmans, et il a ajouté que Rabaa (la dispersion de ce sit-in le 14 août est devenue le symbole de l’injustice et de la violence de l’Etat et de l’armée pour les « anti-coup ») et de Nahda (autre sit-in violemment dispersé le même jour, au centre du Caire) n’étaient que le début de la lutte contre les Frères musulmans.
L’organisation des Frères musulmans, elle, dément toute implication et condamne l’acte de terrorisme.
En effet, depuis, les arrestations de Frères musulmans ou de supposés sympathisants, dans les manifestations ou par dénonciation à tort ou à raison, n’ont pas cessé. Les morts dans les manifestations, le vendredi ou d’autres jours dans les universités, continuent de se produire. La répression des activistes de toujours, qui prennent leurs distances de manière de plus en plus évidente avec le gouvernement actuel, se fait sentir, prenant appui sur les accusations réminiscentes de l’ère Moubarak, de vente des activistes aux agendas étrangers, ou encore de collusion et de soutien secret aux Frères musulmans.

Les premières estimations officielles indiquaient que l’attentat avait été réalisé à l’aide d’une voiture piégée mais certains riverains ne voient pas comment une voiture aurait pu se garer près du bâtiment alors que la zone, comme autour de nombreux bâtiments de l’Etat en Egypte, était bouclée, par peur des attentats justement.


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